Troubles délirants du sujet âgé : que faire ?

Troubles délirants du sujet âgé : que faire ?

Quelle est la conduite à tenir devant une personne âgée qui délire ? Explications et conseils...


On appelle délire en psychiatrie tout propos qui est par évidence en déconnexion avec la réalité. Cela peut être bref ou prolongé, entrainer un comportement en rapport avec ce délire, ou être critiquer par le patient comme étant anormal. Dans une même situation pathologique, une personne âgée, du fait de son vieillissement cérébral, ou d’un problème surajouté, va plus facilement délirer. Pour prendre en charge un patient délirant, on s’intéresse au contexte clinique, à la situation récente, aux traitements pris ou arrêtés, aux antécédents neurologiques ou psychiatriques, aux signes associés, à la prise de toxiques, a l’existence d’une surdité ou cécité, à la présence d’hallucination… En pratique, il faut consulter un médecin, et parfois en urgence.


Toute apparition délirante de survenue brutale doit faire craindre un accident neurologique et justifie d’une exploration par imagerie cérébrale. 
Toute survenue délirante chez une personne âgée doit questionner sur l’existence d’un syndrome confusionnel, et conduire à un bilan médical rapide, notamment biologique pour rechercher une anomalie (sodium, calcium, glycémie, épilepsie, hématome cérébral, méningite, globe urinaire, constipation). Toute survenue délirante chez un patient souffrant de dépression doit faire penser à une aggravation de son trouble. Les propos sont classiquement, « je suis ruiné, je suis un fardeau, je vous gêne et vous conduit à votre perte, je n’ai plus d’intestin, je suis condamné à l’immortalité douloureuse », ou hypochondriaque, «  j’ai la maladie d’Alzheimer, je vais mourir bientôt, j’ai un cancer »…


Une dépression délirante justifie le plus souvent d’une hospitalisation en psychiatrie devant le risque suicidaire.
Toute hallucination visuelle doit orienter vers un problème organique avant d’être considérée comme psychiatrique. Cela peut aller d’un problème intracérébral, à un sevrage en alcool (les patients voient des animaux sur les murs) ou d’anxiolytiques, à la prise de traitement (morphine) ou encore à un problème ophtalmologique (le syndrome de Charles Bonnet), une cécité partielle conduit à voir des choses qui n’existent pas. Les hallucinations auditives doivent questionner sur une origine organique mais questionnent d’avantage sur une origine psychiatrique. Elles sont habituelles dans les cas de psychoses chroniques, de dépression sévère. On les retrouve chez des patients avec des problèmes d’audition, et comme effet indésirable de médicaments. Les hallucinations sensorielles, « on m’envoie de gaz, je sens des odeurs, il y a des parasites par terre », orientent vers une cause psychiatrique (psychose hallucinatoire chronique », épileptique ou infectieuse (méningite herpétique). Enfin le délire survient souvent lors de l’évolution d’une maladie démentielle. Il fait partie des critères diagnostics de la maladie à Corps de Lewy.
On retrouve classiquement des hallucinations visuelles riches, scénarisées et peu angoissantes. Il convient souvent de les respecter.
Dans la maladie d’Alzheimer il s’agit plutôt de réinterpréter une réalité trop pénible : on me vole plutôt que je perds, pour supporter le déclin par le déni.
On peut ensuite parler des délires réussis qui permettent aux patients de mieux supporter leur situation ; par exemple, l’amoureux ou le compagnon imaginaire qui prend la place de l’être manquant.


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