La pornographie peut être une véritable addiction. Les sites pornographiques sont de loin les plus consultés sur internet par la gente masculine. Avec l’avènement d’internet, le porno s’est invité dans nos vies. Quelles en sont les principales conséquences psychiques ?
- L’addiction à la pornographie :
C’est la version pathologique de l’exposition aux contenus X. L’addiction au porno se caractérise par un retentissement concret dans la vie personnelle et sociale du sujet. En pratique, elle limite ses activités, ses relations sociales, et génère de fortes douleurs mentales. Le sujet visionne des images pornographiques plusieurs heures par jour, ressent un manque lorsqu’il ne peut pas, et une grande part de son énergie est dédiée à cette activité soit dans les pensées, soit dans les actes (masturbations fréquentes, recherche effrénée de nouveaux contenus, dépenses financières importantes par rapport aux moyens). L’addict au porno ressent souvent une forte culpabilité et développe des angoisses importantes notamment autour de la sexualité réelle et des relations amoureuses. L’écran et son contenu X apportent une sécurité, une satisfaction immédiate et sont facilement accessibles, ce qui leur confère un fort potentiel addictif. Le sujet a généralement un terrain fragile, et des souffrances, qu’il fuit dans l’addiction. Le porno, et la puissance de l’excitation sexuelle lui permettent un temps de se masquer ses problèmes et de se « dépenser » dans les masturbations notamment. Evidemment, une prise en charge psychologique est souhaitable et le plus souvent bénéfique.
- Une majoration des angoisses notamment sexuelles
L’excitation sexuelle est chauffée par la pornographie. En trop grande quantité, cette excitation ne peut être satisfaite par des masturbations ou une sexualité classique, ni transformée suffisamment en excitation intellectuelle, curiosité, voire dépense sportive. En pratique, l’excitation latente en surplus, se transformera en tension psychique, progressivement douloureuse, puis en mal-être et en angoisses diffuses. Les angoisses purement sexuelles sont elles aussi augmentées, mais par un autre processus. En effet, les images pornographiques véhiculent des représentations de puissance et de performance sexuelle extrême et donc complexantes.
- Des représentations archaïques de la sexualité
La pornographie propose une mise en image d’un type de sexualité. C’est une mise en scène qui cherche à coller aux fantasmes du plus grand nombre. Pour exemple, l’enfant imagine généralement l’acte sexuel comme un acte violent « papa fait mal à maman ». En grandissant, l’enfant devenu adolescent comprendra sa méprise. Cependant, dans son inconscient, le fantasme d’une relation sexuelle violente ou sadique restera ancrée. Les contenus pornographiques font la part belle à ce banal fantasme infantile. Cela ne serait pas gênant en soi si l’exposition à un fantasme n’augmentait pas son intensité. Or, comme le voyeurisme et la curiosité appellent à plus de voyeurisme ou de curiosité, les fantasmes sexuels se renforcent lorsqu’on les nourrit. La pornographie gave les hommes de contenus sadiques, de domination, et de soumission d’une femme libidineuse. Cela renforce leur appétit pour cette sexualité machiste, et génère des insatisfactions et des tensions dans les couples. Si les femmes peuvent partager ce fantasme (elles ont aussi été enfant !), il est en général moins intense, et ne reste qu’un jeu parmi d’autres. L’excès de consommation de contenu pornographique génère donc des diverses problématiques, au premier lieu desquels des troubles anxieux, et des insatisfactions sexuelles chroniques.
Pour en savoir plus, retrouvez nos articles :
"Sex-Addict", par le Dr.LARRAR.