Comment je suis devenue sex addict ?

Comment je suis devenue sex addict ?

L’addiction au sexe n’est pas un effet de mode, mais bien une pathologie véritable. Explications...



L’addiction sexuelle doit d’emblée être différenciée des perversions sexuelles source d’excitation exclusive (sadomasochisme, fétichisme, frotteurisme, pédophilie…) et du risque de devenir un agresseur sexuel !
Cette addiction se caractérise à la fois par l’impossibilité répétée de contrôler un comportement de consommation et par la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives (sociales, psychologiques, physiques). La consommation sexuelle est excessive et repose sur différents supports sexuels, bien qu’Internet prédomine. Il n’y a aucun curseur pour le nombre quotidien d’orgasmes. La « défonce » sexuelle s’accompagne d’une perte de contrôle, de temps (au moins une à deux heures par jour) liée à la préparation du comportement, à sa réalisation ou à la récupération de ses effets. Les dépenses d’argent font partie intégrante de cette maladie et peuvent être importantes. Combien de patients vus en consultation ont dépensé des milliers d’euros par mois pour des services tarifés virtuels ou en live ! Ces sujets malades deviennent les otages de leurs propres préoccupations sexuelles. Le sexe domine leur vie et le moindre événement est interprété à travers un filtre sexuel qui s’impose à la personne.
La moindre situation, la moindre rencontre sont envisagées et mentalement scénarisées sexuellement. Le sex addict essaie de résister à ses pulsions sexuelles. Une tension interne croissante l’envahit avant de commencer à consommer sans limite. Du plaisir ou un soulagement est ressenti pendant l’acte sexuel, et ce, quel que soit sa nature. Il essaie de diminuer, contrôler ou arrêter son comportement addictif. Difficile ! Il peut être en manque comme un alcoolique ou un drogué s’il ne peut pas consommer ou continuer à consommer. Une envie irrépressible de consommer se répète de nombreuses fois par jour. Progressivement, le sujet a besoin d’augmenter sa consommation pour en ressentir les effets des premières fois. Après l’acte, il existe toujours la même triade d’émotions négatives à savoir une culpabilité, le désespoir, la honte. Puis tout se stabilise jusqu’au prochain facteur déclenchant la consommation sexuelle excessive.
Cette dernière phase peut persister quelques dizaines de minutes, quelques heures, parfois plusieurs jours. Le sex addict a une vie cachée. Il craint en permanence que ses activités sexuelles « secrètes » soient découvertes. Cette facette de sa vie est toujours dissociée de l’amour. Indifférent vis-à-vis de ses partenaires ou de ses objets virtuels sexuels, il les met de côté une fois le comportement fini. Il préfère le sexe anonyme et est en permanence insatisfait. Il consomme pour ne pas souffrir, pour ne plus souffrir. Sa vie quotidienne en pâtit : couple, famille, enfants, travail, hobbies… Les conséquences de cette addiction peuvent être psychologiques (dépression, anxiété, risque suicidaire…), physiques (risque de contracter une infection sexuellement transmissible comme le VIH, la gonococcie, la chlamydiose…). Evaluez-vous avec l’outil PEACCE (adaptation en langue française par Laurent Karila)



  • Trouvez-vous que vous êtes souvent préoccupé par des pensées sexuelles? (Pensées)

  • Cachez-vous certains de vos comportements sexuels à votre entourage (partenaire de vie, famille, ami(e)s proches…)? ((Entourage)

  • Avez-vous déjà recherché de l’aide pour un comportement sexuel que vous n’appréciez pas de faire? (Aide)

  • Est-ce que quelqu’un a déjà été heurté émotionnellement à cause de votre comportement sexuel? (Conséquences)

  • Vous sentez-vous contrôlé par votre désir sexuel? (Contrôle)

  • Vous sentez-vous triste après être passé à l’acte sexuel (rapports sexuels, internet, autres)? (Emotions)



Si vous obtenez un score supérieur à 3 : une évaluation pour addiction sexuelle est recommandée.
 
Comme toutes les addictions, il existe des prises en charge efficaces. Elle repose sur la psychothérapie individuelle, la psychothérapie de groupe, des traitements médicamenteux symptomatiques (anxiolytiques, antidépresseurs...), et sur un soutien social et familial. Laurent KARILA Lien utile : sos-addictions-org  


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