L’entrée en petite section de maternelle est indéniablement un évènement psychique pour l’enfant et pour ses parents.
Comment se préparer et préparer ses enfants à ce grand rendez-vous?
Inutile de le nier ou d’en faire un non événement, mais attention à ne pas « trop » en faire, au risque de transmettre nos angoisses et nos fantasmes à l’enfant ! Voici quelques conseils pour accompagner votre enfant dans cette nouvelle et puissante aventure et pour éviter les principaux écueils.
Tout d’abord, s’il est bon de le préparer en lui parlant de l’école, la temporalité psychique des petits est telle qu’il est sans intérêt de leur en parler des mois à l’avance. Cela génèrerait une excitation stérile qui pourrait se transformer en angoisse grandissante. L’été précédant la rentrée scolaire est un temps suffisant et cohérent.
A cet âge l’enfant s’angoisse devant l’inconnu et la séparation d’avec ses parents. Et l’école va venir malheureusement cocher ces 2 cases ! Mais en réalité, c’est aussi précisément parce qu’elle va obliger l’enfant et ses parents à surmonter ces angoisses, que l’école va tant faire grandir et progresser nos bambins... Pour ceux qui ont été en crèche, la séparation sera une affaire moins complexe, et pour les autres, il est bienvenu de les socialiser un peu dans l’année précédant la rentrée. Moins l’enfant se sera séparé dans de bonnes conditions de ses parents au préalable, plus l’entrée en petite section sera pénible. Il est dommageable pour son rapport à la scolarité que le petit accuse l’école de la séparation, il faut qu’il la vive avant et qu’il accuse plutôt ses parents de vouloir un peu d’air et qu’il grandisse un peu !! Les parents doivent verbaliser leur fierté de voir l’enfant grandir et s’autonomiser pour l’encourager dans cette voie. Ils doivent lui expliquer la chance que représente l’école d’apprendre des choses « de grands, comme papa et maman » et de se faire des amis. Bien sûr les mots ne suffiront pas à calmer toutes ses peurs, mais il s’y accrochera une fois à l’école, lorsqu’il n’aura plus le choix. Pour calmer la peur de l’inconnu, il convient d’expliquer ce qu’il fera à l’école, lui permettre de se représenter les journées, et si possible de lui montrer les lieux avant la rentrée. Il n’est pas souhaitable ni nécessaire de lui coller la moindre pression, que ce soit sur son comportement ou sur les apprentissages.
Un enfant qui ne s’angoisse pas trop n’a aucune raison d’être insupportable en classe ou de ne pas accéder normalement aux apprentissages. L’enjeu de la petite section est de faire entrer l’enfant dans la scolarité et la société en douceur, et qu’il ne développe pas de sentiment de persécution vis à vis de l’école ou des enseignants. Un enfant qui n’est pas cadré à la maison, sera difficilement tenable à l’école, se mettra en marge du groupe et des jeux et finalement risquera de rejeter l’école et d’être rejeté par celle-ci.
Une entrée en petite section qui se passe mal, est en général le signe d’une difficulté de l’enfant que l’on a esquivé à la maison mais qui devient un obstacle à l’extérieur. Pas de culpabilité ou d’inquiétudes excessives, si l’enfant rencontre des difficultés, il faut faire alliance avec l’école, et ensemble trouver les stratégies pour le rassurer à l’école et lui faire travailler ses problématiques à la maison.
En règle général, les enfants pleurent le matin au départ des parents les 2 premiers mois, et se calment dans le quart d’heure qui suit, pour progressivement s’intégrer dans la vie scolaire. Certains sont très à l’aise rapidement, d’autres moins, ce qui compte c’est que l’enfant soit sur une progression et pas longtemps bloqué au même stade de son évolution. En pratique, il faut que le timide aille progressivement vers les autres, ou que l’agité se pose de plus en plus...mais chaque enfant est différent et il faut être tolérant avec ses faiblesses pour qu’il s’en inquiète moins et finisse par les dépasser. Alors bonne rentrée, et on dédramatise !!!!!
Pour en savoir plus sur la phobie scolaire, retrouvez nos articles :
"Phobie Scolaire", par le Dr.LARRAR.