L’adultère ou infidélité : une « bêtise » d’adulte ?

L’adultère ou infidélité : une « bêtise » d’adulte ?

Pourquoi se trompe-t-on ?
Que recherchons nous dans ces aventures interdites ?
Psychanalyse de l’infidélité dans le couple.



Tous les enfants font des bêtises. Pourtant, ils ne sont pas tous et tout le temps méchants ! La bêtise à un sens, des sens, des fonctions. Par cet acte transgressif, l’enfant peut vouloir tester quelque chose qui lui fait envie malgré l’interdit, attaquer le parent qui le frustre, casser une chose précieuse pour passer sa colère, attirer l’attention, manifester son mécontentement, tenter de faire cesser une situation douloureuse…Milles et unes bonnes raisons de faire quelque chose d’interdit…
L’adultère rappelle par bien des aspects une « bêtise ». Lui aussi est un passage à l’acte transgressif à la recherche d’un plaisir, d’une opposition, d’une vengeance, d’une attention…


 


Mais alors si tous les enfants font des bêtises, tous les adultes se trompent-ils ?
L’adulte a des capacités de contrôle de ses émotions supérieures à celles de l’enfant, ainsi il peut se retenir d’un passage à l’acte même s’il en ressent une violente envie ou nécessité.
Mais les statistiques sont implacables, et il apparaît qu’au moins 50% des gens auront une aventure extraconjugale dans leur vie. La proportion est quasi-identique dans les deux sexes, « les femmes sont des hommes comme les autres » !
Comme il est stupide et stérile de résumer la bêtise de l’enfant à la méchanceté, l’adultère ne peut être considéré comme l’affaire graveleuse de gens sans morale !
Si je suis tenté par une relation extra conjugale, ou que je viens de découvrir la tromperie de mon conjoint, il est urgent de prendre le temps de comprendre les enjeux psychiques de ces affaires.


Quelles sont les principales motivations conscientes et inconscientes de l’adultère ?


 



  • Se rassurer


Les attaques d’amour propre sont nombreuses dans nos vies, qu’elles viennent de l’extérieur, des collègues de travail, des amis, de la famille, du conjoint et même des enfants. Tous nos ratés, toutes nos déceptions peuvent se muer en blessures psychiques. La dévalorisation provoque une grande souffrance mentale que notre inconscient cherche à réparer. La relation extra conjugale peut lui apparaître comme une solution complète ! En effet, les champs de réparation, de restauration de la confiance en soi, sont multiples. Le regard, les paroles, les gestes tendres d’un amant sous le charme rassurent sur notre capacité de séduction, notre féminité ou virilité, notre intelligence, ou encore notre capacité à vivre intensément, à retarder la vieillesse ou la mort.


 



  • Se venger


Le couple en souffrance est le lieu d’attaques multiples et parfois violentes psychiquement. L’autre devient pour une part de notre psychisme un agresseur, un pourvoyeur de doutes ou de douleurs. Un des mécanismes de défense psychique face à une agression, est la violence physique ou psychique, une agressivité en retour.
L’infidélité peut être le bras armé de ce besoin de vengeance. Elle castre l’homme, elle disqualifie la féminité de la femme, elle méprise les sentiments de l’autre, elle frappe souvent bien plus fort qu’une dispute ou qu’un coup.
La relation extra conjugale est une relation à un autre, mais aussi une relation agressive inconsciente au conjoint. Celui qui se soumet, fuit le conflit réel, n’ose pas se fâcher à haute voix, et poser les problèmes clairement, est un parfait candidat à l’infidélité. Incapable de se rebeller, son inconscient se chargera de cette mission…


 



  • Entre moi et moi


Crise de la quarantaine, peur de vieillir, de mourir, besoin fondamental de séduire, de vivre des sensations fortes…peuvent être de puissants moteurs d’infidélité.
Ils dépendent de la personnalité du sujet, et de ses tourments internes. L’infidélité est alors une affaire personnelle, narcissique. L’autre conjoint et l’autre amant ne sont en réalité que des pions, des sujets au service de mes besoins du moment.


 



  • Se satisfaire sexuellement


Ce n’est pas joli joli, mais tellement vrai !
La sexualité reste et restera toujours un tabou.
Ainsi, il est toujours difficile moralement de s’avouer l’intention sexuelle pure qui nous excite. Quel que soit les qualités de l’autre, la pulsion sexuelle ne peut rester à vie accrocher uniquement à la même personne.
Les envies sexuelles sont présentes en nous depuis notre adolescence, avant même l’arrivée du futur conjoint. Par quelle magie romantique pourraient-elles totalement disparaitre au profit d’un désir unique ?
Bien sûr, le désir pour l’autre peut être extrêmement puissant, mais il est incontournable que celui-ci s’affaiblisse ou au moins finisse par être moins « exclusif ».
Un patient restaurateur m’avait dit un jour en séance « si vous mangez tous les jours dans un 3 étoiles, un jour vous aurez envie d’un mac do ! ». Elégante sortie qui nous valut un fou rire mémorable.  



Notre morale, et les contes de fées veulent diriger nos pensées et nos fantasmes. C’est une chose impossible. Notre esprit est une jungle pleine de pensées sauvages. Mais si les pensées sont libres par essence, les actes, eux sont contrôlables.



Il est donc possible de ne pas tromper son conjoint tout en reconnaissant en soi un désir puissant. Nul besoin de se mentir à soi-même.
Si j’insiste sur ce point, c’est que mon travail de psy m’a montré les dangereux détours d’un désir refoulé, refoulé mais pas inassouvi !



En effet, celui qui ne supporte pas moralement l’idée d’avoir une excitation sexuelle volage, risque de dénier cette évidence, et de se construire une histoire plus acceptable pour pouvoir l’assouvir sans trop de mauvaise conscience. En pratique, l’excitation sexuelle se déguise en coup de foudre, en amour, pour un autre. Le sujet chasse une représentation de lui-même totalement humaine mais qu’il considère humiliante, celle d’un petit cochon libidineux, pour l’échanger contre une représentation plus romantique, celle d’un être romanesque frappé par l’amour …
De mon expérience de psy, cette « tactique » inconsciente est dangereuse, car elle peut faciliter une séparation définitive d’un couple plutôt heureux.



Le psy ne se pose jamais en « père la morale ». Il est un traducteur de l’inconscient et un coach en gestion des émotions. Les décisions du patient et ses actes sont sa pleine responsabilité. Une meilleure compréhension de ce qui se passe en nous éclaire nos choix, qu’il s’agisse de tromper, se séparer, pardonner, reconstruire…
Pour en savoir plus sur l'infidélité, retrouvez nos articles :
"La découverte d'une infidélité", par le Dr.LARRAR.


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