Tomber enceinte peut relever du parcours du combattant pour certaines femmes. Les conséquences morales d’une grossesse qui ne vient pas, sont toujours importantes...
Une femme qui attend une grossesse longtemps, est souvent exposée à des souffrances psychiques importantes, et sous-estimées par l’environnement. L’entourage comprend aisément certaines angoisses rationnelles :
- peur d’une stérilité
- peur d’une répétition de fausse-couche
- peur et détresse de ne pouvoir fonder une famille classique
- inquiétudes de voir le mari partir pour une autre plus fertile...
Sur ces éléments la réassurance des proches, et celle du gynécologue sont fondamentaux, mais ils ne suffiront pas longtemps...
En pratique, après avoir attendu quelques mois infructueux, la femme commence à nourrir de grandes angoisses, sans toujours en comprendre les enjeux profonds et les raisons d’une telle intensité. Il y a des explications psychologiques à cela, car le psychisme est une affaire complexe, et la difficulté à être enceinte s’accompagne d’enjeux psychiques moins rationnels mais tout autant destructeurs.
L’évolution de la société n’a qu’une prise partielle sur le psychisme humain, et l’idée qu’une femme est avant tout faite pour procréer, s’est au mieux transformée en une version plus soft telle que « l’épanouissement d’une femme passe par la maternité »... Ainsi, les obstacles à la maternité peuvent être vécues comme des failles, des handicaps, des incompétences de la femme, et /ou des punitions plus ou moins divines, et/ou des conséquences de leurs mauvais choix dans la vie, et/ou l’indice qu’elles ne sont pas faites pour être des bonnes mères...Les pensées coupables sont d’une grande diversité et vont être plus ou moins intenses selon l’histoire et la personnalité de chacune. Il s’agit de la « toute puissante » culpabilité maternelle et de ses innombrables tentacules. Il faut travailler ces éléments de culpabilité et d’angoisses auprès d’un professionnel formé. Il vous aidera à démêler les nœuds, à comprendre le fond de vos angoisses, et vous accompagnera durant cette période difficile d’attente et souvent de médicalisation (consultations spécialisées, traitement hormonaux, inséminations...). Ce travail psychologique vous sera utile dans l’immédiat, mais aussi dans l’après coup, dans votre de vie de femme et peut être de mère à venir.
En consultation, j’ai maintes fois entendu les femmes répéter des théories « psychologisantes » ou « pseudo-psychosomatiques » sur les difficultés à être enceinte. On peut les lire dans des journaux « féminins », des sites internet, ou les entendre de proches pleins de certitudes... « Peut-être qu’en réalité je ne suis pas prête, ou que je n’en veux pas vraiment de ce bébé, ou de ce mariage ?... » La femme en attente de grossesse mélange alors toutes les questions naturelles de sa vie mentale et se culpabilise en considérant que c’est ce « bazar » interne qui l’empêche de tomber enceinte. Bref, que par le biais d’une stérilité, d’une répétition de fausses couches...son corps parle. Je vais être péremptoire et tranché : ces théories sont fausses, grotesques sur le plan scientifiques et polluantes mentalement ! (Au passage, vous m’expliquerez comment une jeune fille de 14ans violée en Irlande et n’ayant pas accès à l’avortement légal peut tomber enceinte ? Elle le voulait en fait ? Allons allons...) Le « bazar » interne est une constante de notre psychisme ! N’imaginez pas qu’une bonne mère est une femme pure et sans nuages dans sa tête ou dans ses relations à ses enfants. C’est votre idéal, mais il ne correspond à la réalité de personne sur cette terre !
Pour en savoir plus sur la parentalité, retrouvez nos articles :
"Devenir parents", par le Dr.LARRAR.
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