« Mon enfant n’est pas encore propre, l’école n’en veut pas ! » Que faire ?
Etre propre à l’entrée en maternelle est une exigence de l’école. Si elle est aisément compréhensible sur le plan pratique, elle ne respecte pas la temporalité de l’enfant et son développement NORMAL. La propreté diurne s’acquiert entre 2 et 4 ans selon les enfants, et les petits « accidents » durant la scolarité en maternelle sont habituels et absolument pas préoccupants. Les différences de maturité affective et de développement psychomoteur peuvent être grandes entre 2 enfants de petite section, en fonction de leur mois de naissance, de leur éducation plus ou moins autonomisante, et de leur expérience de la collectivité. Chaque enfant a son histoire et sa temporalité. Il faut la respecter et le laisser évoluer sans pression, tant qu’il est sur une progression constante et dans des normes larges acceptables. C’est notamment le rôle du pédiatre d’évaluer lors des visites régulières le développement psychomoteur normal et de dépister les troubles et retards réels. Ainsi, beaucoup d’enfant ne sont pas propres à l’entrée de la petite section de maternelle, sans pour autant avoir un quelconque souci de développement affectif ou psychomoteur.
En pratique, votre enfant n’a pas de problèmes, c’est vous qui en avez un ! Les parents sont très inquiets lorsque l’absence de propreté complète compromet l’entrée immédiate en maternelle. Cela génère chez eux des angoisses de rejet, de mise à l’écart voire déjà de retard ou d’échecs scolaires. Il convient avant tout de vous rassurer. Il n’y a ni gravité ni conséquences néfastes pour l’avenir. C’est simplement un contre temps, un souci d’organisation de garde pour quelques mois. Il ne faut pas vous angoisser, car vous risquez de stresser votre enfant, et de mettre un tel enjeu sur la propreté, qu’elle deviendrait le cœur de la relation familiale. Vous avez mieux à partager ensemble que d’innombrables discussions ou stratagèmes autour du trône ! Le plus souvent, l’évolution spontanée de l’enfant le conduit à une propreté et à une entrée à l’école en novembre ou janvier.
Prenez garde aux cercles vicieux relationnels, c’est l’unique piège de cette affaire. L’enfant peut être stressé, mais il peut aussi inconsciemment se saisir de ce sujet pour vous manipuler, prendre le pouvoir à la maison et attirer toute votre attention sur lui au détriment de la fratrie... Il convient dès 2 ans d’encourager sereinement, sans pression négative, sans excitation, la propreté de l’enfant. Le pot se promène dans la maison, lorsqu’il a un accident, on le nettoie simplement sans en faire un foin, on ne se montre pas déçu, et à l’inverse, on ne lui donne pas non plus de bénéfices secondaires, c’est à dire trop d’intérêt ou de câlins ou de réassurance. Il s’agit autant que possible d’un « non événement ». Dernier point, les parents craignent fréquemment que l’enfant entre en cours d’année et qu’il se sente à l’écart dans une classe qui fonctionne bien, et à l’extérieur de groupes déjà formés. Là encore rassurez-vous car en petite section il n’en est rien ! Les petits fonctionnent beaucoup seuls, discutent et jouent peu ensemble, quand ils vont bien ils papillonnent, et quand ils sont anxieux ils restent silencieux dans leur coin, ou se collent à un autre enfant pour se rassurer (relation fusionnelle infantile).