
Il peut être très difficile de se relever d’une interruption médicale de grossesse pour certains parents. Comprendre et agir
La personnalité du parent, les causes médicales de l’interruption, la situation familiale (présence ou non d’un enfant à la maison), les attitudes de l’environnement et du milieu médical, sont des éléments déterminants dans la façon de traverser cette douloureuse épreuve. Il n’y a pas de « normalité », et selon les situations et les personnes il y aura des enjeux psychiques plus pénibles à gérer. Comme à chaque fois qu’il se passe quelque chose de négatif dans la vie d’une femme qui devient maman, la culpabilité risque d’être présente et féroce.
« Comment peuvent-elles se sentir coupable ? » Beaucoup de femmes considèrent que mener une grossesse à son terme et mettre un enfant en bonne santé au monde, est une « performance maternelle ». Ainsi, celle qui doit subir une IMG se sentira follement coupable de ne pas avoir su faire un bébé en bon état, de ne pas avoir su le protéger contre la maladie ou une malformation... Je conseille vivement aux femmes de se faire accompagner par un professionnel dans ces moments.
En effet, les douleurs psychiques sont fortes, et les pensées des femmes ne sont pas toujours rationnelles autour de la maternité. Ainsi, l’entourage est souvent pris de cours, démunis pour être un soutien efficace.
Par exemple, les femmes considèrent souvent le fœtus comme un bébé à part entière. C’est à dire qu’elles l’imaginent, lui parlent, sont déjà des mères complètes dans leur tête. Cela provoque souvent des tensions dans les discussions. L’IMG peut être vécu par certaines comme un deuil comparable à celui d’un enfant « ayant vécu », et il faut beaucoup de professionnalisme pour les aider à travailler ces sujets.