Comment se comporter devant les propos étranges d’un proche ?
L'entourage est toujours perplexe voire désemparé face aux propos délirants d'un proche.
Explications...
C’est une question fréquente à laquelle il est difficile de répondre de façon univoque tant la réponse dépend de l’interlocuteur. La perte de mémoire et la dépendance expose la personne âgée à une situation inconnue et angoissante. En fonction de son cadre psychique et de sa sécurité interne, il va s’adapter à ce nouvel état soit de façon passive, en régressant sur un mode dépressif, apathique, accusant le coup de la perte. Soit sur un mode indiffèrent, comme si de rien n’était, ne reconnaissant aucune absence, ne comprenant pas l’inquiétude suscitée, soit sur un mode actif, projectif, agressif, déplaçant à l’extérieur de lui tout ce qui ne va pas à l’intérieur. A partir de là, il est bien évident, que le passif pourra supporter la contradiction, l’indifférent y sera insensible et que l’opposition renforcera l’actif dans son hostilité. Il s’agit donc de s’adapter à la situation présente, de tenter de mener sa barque afin d’assurer le maintien du lien, la possibilité des soins en utilisant des médiateurs externes (infirmière, médecin, amis…). On peut aussi tenter diverses approches et voir les résultats. Quelque soit l’approche elle doit être la plus bienveillante possible.
Quant au délire, il serait plutôt à préserver s’il parait utile, bienfaiteur, soutenant ou pas angoissant. Il convient si le délire devenait angoissant, déprimant, agressant, de tenter de rassurer le patient quant à la non existence de ses craintes. L’affirmation par l’entourage de la non réalité d’une situation effrayante suffit parfois à apaiser un patient. L’usage de médicament apaisant, anxiolytique, antipsychotique peut être utile.
Enfin l’évolution de la maladie permet le plus souvent la disparition de ce type de situation. L’amnésie progressivement croissante peut alors devenir au service d’un apaisement et d’une plus grande sérénité.