Comment devient-on phobique ?

Comment devient-on phobique ?

D’où viennent nos phobies ?


 


Psychanalyse de la phobie


Les phobies font partie de la grande famille des troubles anxieux. Elles sont des angoisses déplacées sur un objet, ou une situation. Comme nous l’avons vu à propos des angoisses d’une façon générale, les phobies ne sont pas expliquées par des éléments rationnels. Il y a des moteurs profondément irrationnels, inconscients. Pour cette raison, les réassurances de l’entourage, pleines de bon sens, sont inefficaces, ou soulagent de façon très transitoire le sujet. Le plus souvent, la phobie débute après une exposition traumatique à une situation. Par exemple, après un voyage turbulent en avion, la morsure d’un chien, une moquerie à l’école, un malaise dans la rue... Le sujet va alors accuser cet événement douloureux de la responsabilité de la phobie, et va justifier ses conduites d’évitement par la peur que les choses se reproduisent.


 


Mais pourquoi certains sujets développent ils une phobie après de tels événements et d’autres non ?


Pourquoi l’ensemble des passagers de ce vol pénible, ou toutes les victimes de moqueries ne déclenchent-elles pas de phobies ? En réalité ces situations agissent comme des facteurs déclencheurs, comme des détonateurs. L’éclosion d’une phobie signifie nécessairement la présence de difficultés psychiques sous jacentes, d’un terrain sous-jacent, bref d’une bombe prête à exploser.


 


Psychanalyse de la phobie


L’inconscient est aux prises avec une difficulté, un débat interne douloureux, une angoisse profonde. Cela génère donc une émotion négative à traiter.
La survenue d’un événement difficile « offre » une possibilité à l’inconscient de construire une phobie afin de décharger ces émotions.
Certaines phobies sont en lien avec des objets phobogènes chargés symboliquement (comme le serpent notamment marqué par le vice), et ne nécessitent pas un réel événement déclencheur. Au lieu d’avoir des angoisses profondes, personnelles ou familiales, ou des conflits psychiques culpabilisants (affrontement interne entre un désir et un interdit moral), le sujet aura une peur bizarre bien concrète, initialement bien circonscrite, et à priori pas trop compliquée à gérer.


Notre inconscient est malin, et il tente de nous protéger de pensées et d’émotions conscientes trop douloureuses.
En pratique il troque un symptôme pour un autre.
Durant l’enfance cette tactique est très efficace. Ainsi, l’enfant aura de multiples phobies dans son parcours, le plus souvent transitoires et d’évolution spontanément favorables. Au lieu de se « prendre la tête » pour des soucis « trop grands pour lui », l’enfant devra gérer des peurs étranges comme la peur de l’étranger, la peur du noir... Le parent sert d’objet contra-phobique, c’est à dire de talisman rassurant, ce qui constitue en plus un plaisir relationnel pour l’enfant (câlins, discussions). Attention, le phobique petit ou grand ne le fait pas exprès, et il ne construit pas sa phobie pour que l’on s’occupe de lui ! Donc nul besoin d’être désagréable ou excessivement cadrant !  


La phobie est problématique lorsqu’elle est fixe et envahissante. Cela signifie que l’inconscient reste aux prises avec une angoisse profonde et qu’il ne trouve pas d’autre issue que d’augmenter l’intensité de la phobie pour continuer à décharger les tensions internes. La phobie doit alors être considérée non pas comme une tactique d’adaptation du psychisme, mais comme un authentique trouble psychologique nécessitant des soins.


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