Comprendre enfin ce qui provoque nos angoisses : Psychanalyse de l’anxiété !
Les peurs et les angoisses sont deux notions distinctes ! Les peurs sont des émotions naturelles, animales, indiquant à l’individu un danger réel. Peur de sortir dans des endroits dangereux, peur lorsqu’un individu étrange nous approche, peur d’un animal agressif, peur lorsqu’on nous diagnostique une maladie grave… Les peurs sont donc des ressentis adaptés à une situation. Elles s’expliquent de façon simple et rationnelle. Les angoisses sont des « symptômes ». C’est-à-dire qu’il s’agit de ressentis irrationnels, de peurs anormales, excessives, soit d’apparition apparemment spontanée, soit secondaires à un facteur déclenchant ne justifiant pas à lui seul une telle intensité émotionnelle. En pratique, il est normal d’avoir peur avant un examen important, mais c’est un symptôme de déclencher une CAA (crise d’angoisse aigue). Ou encore, avoir peur d’un chien agressif est naturel, tandis que paniquer à la vue d’une souris relève de la pathologie phobique (cf phobies et explications des phobies).
D’où viennent ces angoisses irrationnelles ? Nous ne sommes pas tous fous, et pourtant nous avons quasiment tous des angoisses importantes! Elles sont irrationnelles, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas compréhensibles à la raison. On ne fait pas exprès et on ne contrôle pas ses angoisses, rien à voir avec la volonté ! Elles trouvent leurs origines dans notre inconscient. C’est-à-dire dans une partie cachée de notre psychisme. Elles sont issues de ce que l’on nomme un conflit psychique. Un « débat » houleux à l’intérieur de notre tête. Les deux types de conflits les plus fréquents sont ceux à connotation agressive et ceux à connotation sexuelle. Prenons un exemple :
- La jeune fille pubère sent les transformations sexuées de son corps, et cela participe à intensifier chez elle des excitations sexuelles et des pensées érotiques. Or le psychisme infantile du sujet condamne moralement ces préoccupations sexuelles. Ainsi, elle se retrouve prise en otage entre ses émotions et sa morale. Lorsque le conflit est trop violent, soit du fait d’une excitation sexuelle intense, soit (le plus souvent) du fait d’une morale tyrannique et archaïque, son inconscient tente une opération de sauvetage ! Il refoule le conflit psychique, les pensées et les excitations érotiques, c’est-à-dire qu’il les cache à sa conscience de jeune fille « bien comme il faut ». De ce refoulement né une angoisse sans « mots » sans « représentations » sans « explications » conscientes.
Le sujet sait qu’il est angoissé, mais il ignore pourquoi ! Il s’agit alors de l’anxiété latente, ou de crises d’angoisses, ou d’un trouble panique... Dans les phobies, le psychisme du sujet invente une cause, trouve un prétexte. Il utilise le plus souvent les traces d’une expérience douloureuse, comme un voyage en avion avec de fortes turbulences, des moqueries en classe, un problème de santé… Sur ce « prétexte » inconscient, le psychisme colle toute l’angoisse, et la phobie se constitue. Ainsi, au lieu d’avoir peur ou honte de certains de ses désirs ( sexuels ou agressifs, jaloux…), le sujet aura peur d’une situation ou d’un objet/animal, le « phobogène ».
Voilà pourquoi il est si difficile de raisonner un sujet anxieux ou phobique ! L’entourage tente de « rationnaliser », c’est-à-dire de démontrer au sujet que son angoisse n’est pas en rapport avec la réalité, mais malgré de grands efforts, l’inefficacité est la règle. Le sujet peut se trouver rassuré quelques instants, plus d’ailleurs par l’attention et la présence des proches que par leurs mots, mais cela ne dure pas, et le processus anxieux reprend inexorablement.
En pratique, l’entourage parle rationnel à l’irrationnel, il éteint un incendie qui est en réalité un foyer secondaire de feu…
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