Punitions et fessées

Punitions et fessées

Quand et comment punir un enfant ? Quels sont les leviers éducatifs à la disposition des parents? Et la fessée...


 


  Les passions se déchainent autour de ce sujet qui nous touche en tant que parents mais aussi en tant qu’ex-enfant ! Un tel est contre toute frustration infantile et agressivité parentale, un autre s’insurge contre la tyrannie des enfants rois qui mériteraient une bonne paire de claques... Chacun y va de son avis, de sa méthode infaillible et de ses certitudes. Mais la pédopsychiatrie n’est pas l’affaire de convictions militantes, et elle se conjugue mal avec les avis tranchés, elle est plus souvent l’affaire de nuances. Et sur le sensible sujet des punitions, il en va de même. L’enfant a besoin de limites quelques fois imposées sèchement, et les punitions modérées et bien senties peuvent être un levier éducatif précieux, mais elles doivent s’accompagner d’explications simples et d’un questionnement sur les causes des comportements de l’enfant.


 


A partir de quel âge peut-on punir un enfant ? Cela dépend de sa maturité intellectuelle et de l’intentionnalité transgressive de sa bêtise. En pratique, il faut qu’il comprenne le sens de la punition et qu’elle vienne sanctionner un comportement répété, délibéré et provocateur ou dangereux. En pratique avant 2 ans les conditions sont rarement réunies. Mais, on peut et on doit apprendre les dangers à un petit et le gronder simplement si nécessaire.


 


Comment punir un enfant ? Vous pouvez proscrire les claques et les fessées de votre éducation et de la vie de famille. Au delà de considérations morales ou éthiques, ces « méthodes » sont inefficaces et témoignent en réalité d’un échec et d’une frustration parentale. En clair, on lui en colle une parce qu’on craque, on y arrive plus, et on se dit que ça va tous nous calmer ! L’enfant perçoit cet échec parental, il peut inconsciemment rechercher ces coups, qui sont pour lui synonyme de victoire et aussi de l’hyper attention parentale qu’il recherchait probablement avec ses bêtises. Bien sûr vous avez tous l’expérience d’une bonne fessée qui calme, mais en réalité elle en appelle d’autres, soit parce que l’enfant la désire inconsciemment, soit parce qu’il ne retiendra que la violence physique comme limite.


 


La punition doit être simple, immédiate, tenable et tenue ! Sinon elle devient une menace grotesque, brandit en hurlant, et prétendument de plus en plus sévère et donc de moins en moins tenable pour le parent après coup ! En pratique, punir d’un jouet, ou punir dans la chambre restent les méthodes les plus saines et efficaces.


Précisons immédiatement que la punition n’a pas vocation a terrifier l’enfant, elle doit être un STOP ! Elle n’a pas besoin d’être ingénieuse ou cruelle ou longue pour faire son office éducative. Elle doit être simple, expliquée, tenue et répétée autant de fois que nécessaire. « Mais Docteur si je le mets dans sa chambre à chaque fois il va y passer la journée !!! »... En réalité, si le cadre est tenu et répété, en quelques jours l’enfant l’intégrera et enfin la menace suffira à le calmer ! Entendons nous bien, la punition dans la chambre dure le temps que l’enfant se calme (si cela dure plus de 15 minutes on retourne l’aider à se calmer), la chambre est éclairée, pas question de chambre noire, et il peut jouer dans sa chambre s’il veut ! L’objectif est qu’il apprenne à se calmer seul, et à troquer l’excitation des bêtises pour des jeux solitaires et imaginaires qui développeront son autonomie.


Ainsi, loin d’être une simple sanction, la punition de la chambre aide les enfants excités à trouver des solutions pour s’occuper sainement et positivement. Rassurez vous, la chambre ne sera pas perçue par l’enfant comme un lieu négatif, pas plus que son lit lorsqu’il est petit et qu’on les pose dans leur lit à barreau le temps d’une colère ! Cette inquiétude parentale est fréquente mais en pratique ne se vérifie pas. D’expérience de pédopsychiatre, les parents s’accusent souvent de n’être pas assez patients, mais en réalité ils prennent sur eux trop longtemps, espèrent acheter la paix sociale en négociant avec l’enfant, et finalement explosent de colère devant l’échec de leur entreprise et le jusqu’au-boutisme de l’enfant.


 


Chers parents, les enfants ont le droit de faire des bêtises, et vous avez le droit de les punir sans trop tarder. Chacun est dans son rôle, et ces moments font partie de la vie familiale, il est totalement illusoire d’imaginer la vie infantile sans transgressions et sans punitions...


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