La peur du noir est un petit symptôme normal et parfois elle devient symptôme pathologique. Ce qui en fait un symptôme pathologique c’est son retentissement fonctionnel, social et familial : l'enfant va peut-être s'en plaindre beaucoup, va être fatigué et cela peut engendrer beaucoup de tension au moment du coucher.
La psychiatrie est une affaire de nuances :
- C'est normal qu'un enfant fasse quelques petites peurs du noir
- Ce n'est pas normal s’il ne dort pas de la nuit et s’il y a des crises de deux heures avant d'aller se coucher.
C'est l'excès qui nous dit qu'il y a quelque chose qui ne va pas, ce n'est pas la présence du signe. Tous les enfants - et même des adultes - ont un peu peur du noir !
Qu'est ce qui se cache derrière la peur du noir ?
La peur du noir c'est un tour de passe passe que joue l'inconscient à l'enfant. En vérité l'enfant n'a pas peur du noir. Le noir est complètement innocent dans cette affaire ! La preuve : les enfants qui ont peur du noir sont tous d'accord pour dormir dans le noir le plus complet si c'est avec papa et maman.
Et là, tous les enfants du monde sont tout à fait rassurés, ils n’ont plus peur des monstres, ni des tigres quand c’est avec papa et maman !
La peur du noir est une angoisse de séparation. C'est en vérité une inquiétude de l'enfant de se séparer de ses parents pour dormir seul. Les enfants adorent être avec leurs parents, ils s'inquiètent toujours un peu d'être seuls. Cette inquiétude doit être légère, modérée, après un ou deux passages dans la chambre, l’enfant devrait s’endormir et ne pas être fatigué le lendemain.
Ça devient pathologique si l'enfant se sent vraiment terrorisé, ne veut plus aller se coucher. La famille est en état de tension tous les soirs… Là, il y a une crise familiale et ça veut dire que quelque chose ne va pas. Alors plutôt qu'être dans un bras de fer très violent - qui ne sert à rien - ou d’être dans une empathie excessive et prendre l'enfant dans le lit avec soi - qui n'expliquera pas non plus et masquera sa souffrance - il faut se demander ce qui se passe en gardant en tête que la peur du noir est une angoisse de séparation…
- Est-ce qu'il y a des choses qui peuvent lui faire craindre plus que d'habitude d'être abandonnés, d'être seul ?
- Est-ce qu’un proche est malade ?
- Est-ce qu'un proche est mort ?
- Est-ce que papa et maman se disputent beaucoup ?
- Est-ce que des proches divorcent ?
- Est-ce que vous avez déménagé ?
- Est-ce qu'il y a un ami qui a déménagé et du coup il ne le voit plus ?
il faut aller fouiller dans l'histoire familiale et dans l'histoire de l'enfant ce qui peut l'inquiéter en termes d'abandon, de séparation pour le rassurer et à ce moment là - en général - la peur du noir va diminuer.