Déprime, Dépression ou équivalent dépressif... Reconnaître les souffrances de nos enfants et adolescents.
Les enfants et les adolescents peuvent faire d’authentiques dépressions. Cependant, elles s’expriment le plus souvent par des « équivalents » dépressifs, c’est à dire des symptômes différents de ceux de la dépression classique.
Rappel : Le syndrome dépressif se caractérise par une humeur triste, un ralentissement psycho-moteur (perte d’énergie, de motivation, difficultés de concentration...), des angoisses, des insomnies et une sensation de dévalorisation. Chez l'enfant et l'adolescent, il est fréquent que la dépression s'exprime de façon "détournée". On appelle cela un équivalent dépressif.
Les équivalents dépressifs peuvent avoir des formes diverses :
- Agitation psychomotrice majeure L’enfant va se déchainer, se « dé-penser », se défouler en permanence. Cela équivaut à une fuite en avant.
- Inhibition psychomotrice et retrait relationnel C’est le symétrique l’agitation psychomotrice. Le plus souvent chez les filles (car socialement le recours à l’agitation est plus facile pour le garçon), la dépression s’exprime par un repli sur soi, un refus de l’interaction, la perte de la capacité et du plaisir à aller vers l’autre.
- Autres troubles du comportement Enfants et adolescents passent volontiers par le comportement pour exprimer leur mal-être. Le trouble du comportement est le témoin d’un débordement de la pensée. Là où la pensée ne suffit pas à gérer un souci, le comportement, le passage à l’acte vient à la rescousse pour exclure brutalement la tension à l’extérieur. Les bêtises, les caprices, les bagarres, les attitudes d’opposition ou de provocation peuvent témoigner d’une véritable douleur mentale.
- Troubles des conduites Il s’agit le plus souvent de conduites addictives visant à « étourdir, enfumer, saouler » la souffrance psychique. Chez les adolescents le cannabis est le toxique le plus utilisé pour masquer une dépression. Les mises en danger de soi ou d’autrui (sexuelles, délinquantes, ordaliques) sont aussi l’expression d’un profond mal-être.
N’attendez pas qu’un enfant ou un adolescent vous dise « tu sais je me sens mal, je vais pas bien, je suis déprimé... ».
Ces verbalisations sont rares pour plusieurs raisons. Tout d’abord la dépression est rarement consciente chez le sujet jeune, Ensuite, elle est perçue comme une faiblesse, une dévalorisation interne, ce qui pousse le jeune vers les équivalents dépressifs. Enfin, certains jeunes se taisent en pensant protéger des parents perçus comme trop fragiles.
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