Mon enfant en primaire ne veut pas faire ses devoirs - Dr.Larrar


Les devoirs à la maison font souvent l'objet de grands conflits familiaux pour les enfants de primaire,  qui ont parfois du mal à les faire, refusent carrément, et font des scènes terribles à l'approche du moment de se mettre au travail. Ces problèmes peuvent mettre l'équilibre familial en difficulté.


Si on arrive à de telles extrémités, c'est qu'il se passe quelque chose dans le psychisme de l'enfant. 


 


Il n'y a pas à s'inquiéter ou à avoir recours à la pédopsychiatrie dans le cas où un enfant, surtout un petit garçon, n’a pas trop envie de faire ses devoirs, s’il préfère regarder la télé, râle un peu. Il peut arriver que son attitude nécessite qu’on hausse le ton ou qu’on le punisse en l’envoyant dans sa chambre ou en menaçant de le priver de dessins animés s’il ne se met pas à la tâche. C'est la vie normale.


 


En revanche, si l'ambiance familiale devient délétère, si en tant que parent je me sens très angoissé à l'heure des devoirs, si l'enfant fait de réelles crises, alors c'est qu'il se passe quelque chose sur le plan psychologique.


La plupart du temps, ce ne sont pas des enfants qui ne veulent juste pas faire leurs devoirs, qui sont réfractaires. Ce sont des enfants qui sont inquiets, et la mission du parent, aidé ou pas du pédopsychiatre, va être de découvrir ce qui l'inquiète.


 


Les enfants, même jeunes, ont des angoisses de performances scolaires. Les enfants qui vont trouver ça facile vont adorer faire leurs devoirs. L'enfant qui peut trouver ça difficile va se dire : “cette fois ça va être un peu dur donc je vais peut-être me sentir un peu moins brillant” ou “Maman, qui est à côté, va peut-être me trouver un peu moins beau, moins intelligent, et ça je ne veux pas, donc je ne veux pas faire mes devoirs, donc c'est nul”.


Certains enfants pourront exprimer qu’ils ont peur ou qu’ils ont la sensation de ne pas être assez forts, ou assez intelligents, mais la plupart vont plutôt préserver leur amour propre. Ceux-là diront plutôt “Je veux pas, c'est nul, c'est pas moi qui suis nul, c'est ça qui est nul, c'est ça qui est pas intéressant , je veux pas le faire.”


 


Ils préfèreront se sentir forts dans la bagarre avec les parents au quotidien plutôt que prendre le risque d'essayer et d'être décevants ou de se trouver pas assez intelligents. 


Il faut réussir à interpréter un refus excessif de l'enfant de faire ses devoirs et ne pas le prendre de front. Cette approche à trouver peut justifier une consultation en pédopsychiatrie


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