Maltraitance conjugale avérée : vous vous demandez pourquoi il/elle ne part pas ?

Maltraitance conjugale avérée : vous vous demandez pourquoi il/elle ne part pas ?

Auteur de l'article : Catherine DELAUNE-PARASSOURAMIN


«Elles (ou ils) n'arrêtent pas de se plaindre, mais pourquoi donc rester?» entend-on
souvent...


Oui mais voilà ! Chaque situation est différente et chaque « victime » est également
différente, alors comment aider?


Pour cela il importe de comprendre la mise en place du processus de sidération bien spécifique, ou “interdit de penser”. Cela s'installe progressivement, d’où l’ambiguité et la possibilité que la situation dure...



La personne concernée subit des violences physiques: ce sont les traumatismes.



Intelligente, elle ne répond pas aux agressions (ou pas toujours): par manque de force physique,
étant elle même plus faible ou plus petite, ou bien parce qu’elle est consciente des conséquences
graves si elle répondait au même niveau en retour (cas de certains hommes maltraités).


De surcroît elle sait, cette personne en souffrance, que toutes les réponses immédiates décupleront la violence
de l'auteur souvent dans un état second au moment des actes d'agression !


L'épisode violent, comme tout traumatisme, laisse souvent une sensation d'irréel, l'impression que ce n'est juste pas possible.


Il est toujours très attaquant de réaliser que la personne en qui on a placé son amour est cette personne
là !
Rien que de l'admettre consisterait à douter de soi, de ses compétences à choisir son entourage,
ses amis...


Donc la victime va parfois redire en boucle ce qu'elle a vécu, pour tenter de mettre mots,
mais son cerveau ne réalise pas, ne peut pas digérer ce qui s'est passé.


A l’inverse elle peut aussi se murer dans le silence, pour mettre à l'écart de la pensée les événements trop douloureux.
Essayer de la faire “réagir” aboutit souvent à davantage d’isolement.



La même personne subit des humiliations au quotidien, c'est le harcèlement.



Avec des critiques ouvertes et dégradantes, devant les enfants… des insultes !
Mais cela peut aussi s'exprimer dans une façon d'ignorer totalement ou de saboter les efforts de l'autre.


Les critiques peuvent être verbalisées, ou pas : dans le regard, l’intonation, les ricanements...
Parfois le conjoint disqualifié est comparé à des tiers (d’autres personnes soit disant plus compétentes, plus intelligentes,
plus séduisantes…): cela maintient dans une position d'infériorité.
Ces remarques sournoises peuvent survenir uniquement en situation privée pendant des années, puis en public tellement cela devient naturel pour le conjoint maltraitant.
Le but ? Maintenir le partenaire dans le sentiment qu'il ne vaut rien, qu'il ne trouverait pas la capacité de se sortir de là, et qu'à tous points de vue il est incompétent.
Et cela marche très bien : car il s'agit d'un véritable lavage de cerveau. La victime en arrive parfois à être persuadée qu'elle est folle.



La personne est dépendante de son bourreau: l'emprise affective.


Bien souvent les victimes sont des personnes qui ont des idéaux solides.
Elles sont loyales avec leurs amis. Au début de la relation le conjoint a pris parfois le soin de les mettre en quelque sorte en situation de dette : il peut avoir eu le rôle de sauveur en les sortant d'une situation difficile (un deuil, un isolement, un vécu familial difficile avec les parents, avoir fourni un emploi...).
Paradoxalement il peut aussi avoir mis le conjoint en situation de sauveur : si ce dernier part, il endossera alors le rôle du déloyal qui abandonne un/une « désespéré ». C'est donc encore la personne maltraitée qui devient le vilain, le
méchant, le nul...



Conclusion


Dans ces situations complexes on peut comprendre qu'il y ait parfois une tentative
de fuite d’une réalité insupportable mais inextricable dans l'alcool, ou même le suicide...
C'est tout l'organisme qui sombre et cela inclut ce qu'on appelle « la volonté ».



Alors que faire pour aider un/une amie dans une telle situation ?


Surtout ne pas critiquer cette personne, ne pas critiquer ses choix : elle subit déjà cela au quotidien !
La valoriser sincèrement, reconnaître ses qualités, elle en a besoin...
Être patient quand elle tente de nommer l'innommable (souvent il/elle ne demande rien à part être entendu/e…),
l’assurer de notre soutien inconditionnel quand elle sera prête, et l'amener à consulter régulièrement un professionnel spécialisé de son choix (en associations, en libéral, etc).




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