Les écrans et les apprentissages

Les écrans et les apprentissages

De nombreux programmes éducatifs proposent un accès aux apprentissages par l’écran. Que faut-il en penser? Intérêts et limites des écrans dans les apprentissages...


 


  « Si au moins ils pouvaient jouer à des jeux intelligents ou regarder des émissions enrichissantes ! » Beaucoup de parents nourrissent l’espoir que les écrans aient aussi des vertus pédagogiques, bref que leurs enfants puissent « jouer utile ».
Répondant à la demande parentale, les concepteurs de programmes télévisés et de jeux vidéo ont inondé le marché de dessins animés, d’émissions culturelles et de logiciels destinés à divers apprentissages ludiques. Se familiariser avec une langue étrangère, apprendre à lire ou à compter, se perfectionner en maths ou en orthographe, travailler sa mémoire, se sensibiliser à la musique…


 


Les propositions sont nombreuses et alléchantes, mais, reste à en mesurer leur efficacité réelle. Au rayon des intérêts positifs de ces supports, on trouve tout d’abord leur dimension ludique. Les enfants sont sensibles à la forme et au contexte dans lequel se déroulent les apprentissages. Ainsi, utiliser le jeu, et faire intervenir des personnages bénéficiant déjà d’un transfert positif de la part des enfants, tels que les héros de dessins animés, rend l’accès aux connaissances et au travail plus vivant et sympathique, en somme plus attrayant.


 


De plus, cela peut permettre d’adoucir la souffrance de l’enfant devant ses erreurs, de dédramatiser ses difficultés devant un exercice ou une leçon. Cette dimension apaisante peut être très précieuse dans certains cas. En effet, l’échec dans l’apprentissage est très angoissant pour les petits comme pour les grands. Les enfants ont une tendance naturelle à mettre en jeu leur amour-propre dans tous ce qu’ils font. Ainsi, chaque succès les rend particulièrement heureux et fiers, qu’il s’agisse de bonnes notes, comme de choses plus anodines telles que gagner à un jeu de société, ou savoir descendre du grand toboggan… Dans la même logique, ils se montrent malheureux voire dévalorisés devant le moindre échec : « J’ai raté, je suis un nul, un incapable ! »


 


Et les apprentissages ne dérogent pas à cette règle. Pourtant il est fondamental de les aider à accepter leurs imperfections. C’est seulement si un échec n’est pas considéré comme une catastrophe que l’enfant pourra s’investir sans peur dans son travail scolaire. D’autant plus qu’ils perçoivent aisément l’attente des adultes, notamment en ce qui concerne l’école. Craignant de ne pas être assez compétents ou de décevoir leurs parents, ils peuvent s’angoisser et inhiber leurs compétences psychiques. D’ailleurs, en fouillant dans vos souvenirs, vous trouverez certainement la trace désagréable de séances de travail houleuses avec papa ou maman. Vous savez, ces moments où vous sentiez votre cerveau se bloquer face à un exercice de mathématiques que vous auriez probablement su faire dans un contexte moins stressant !


 


Les écrans proposent dans une certaine mesure, un cadre moins oppressant et donc plus propice aux enseignements. La dimension ludique et le regard de l’écran, moins chargés affectivement que celui des parents, dédramatisent la sensation d’échec ou de difficulté chez l’enfant, lui permettant aussi de se décourager moins rapidement.
Et puis, convenons-en, travailler sur un cahier à son bureau est plus rébarbatif que de se distraire avec une souris etun clavier devant son ordinateur ou sa console. Les instituteurs, au courant de cette indéniable attirance, hésitent de moins en moins à utiliser le support écran, notamment pour les élèves en difficulté. Cependant, ce tableau idyllique connaît certaines limites.


 


Pour commencer, les enfants passent en réalité très peu de temps devant les programmes éducatifs. Soyez bien conscient que lorsque vous achetez un ordinateur ou une console de jeux à votre enfant, son usage en sera quasi exclusivement ludique ! Par ailleurs, la dimension relationnelle est le principal moteur infantile, même si, comme je l’ai expliqué plus haut, elle peut être un facteur de stress dans certaines conditions. En effet, les premiers apprentissages infantiles sont intimement liés à l’envie et à la capacité de relation de l’enfant. Il va s’intéresser aux apprentissages scolaires pour faire plaisir à la maîtresse et à ses parents, et rechercher une interaction gratifiante avec eux. Par exemple, les imagiers n’intéressent les petits qu’à la condition que papa ou maman les regardent avec eux, les sollicitent et s’émerveillent à chaque objet reconnu.


 


De même, chacun d’entre nous conserve le souvenir d’un professeur charismatique ou chaleureux capable de transmettre le goût pour son savoir, ou la mémoire d’une peau de vache nous ayant définitivement écœuré de sa matière. L’écran peut épargner l’enfant d’une pression excessive, mais il ne peut pas lui transmettre l’envie d’apprendre.


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