L’éveil de l’enfant, son développement psychomoteur, passe notamment par les jeux. Selon les âges, certains jeux offriront à l'enfant des trésors pour son évolution. Jouer avec vos enfants pour les éveiller !
Les jeux ont une place fondamentale dans la vie des enfants qui cherchent à s’amuser en permanence et entretiennent avec leurs jouets une relation passionnelle le plus souvent épanouissante. L’enfant veut jouer avec les autres ou des objets. Il recherche le plaisir et aborde le monde de façon ludique. Bref, il s’amuse et apprend en s’amusant.
D’ailleurs, il n’est pas possible de dissocier l’évolution psychomotrice d’un enfant des jeux auxquels il s’adonne. Les pédiatres apprécient le développement psychomoteur des enfants, notamment en fonction de leur capacité à jouer à des jeux de plus en plus complexes.
La première catégorie de jeux auxquels s’intéresse l’enfant dans sa vie est celle des jeux dits « fonctionnels ». Il s’agit des tableaux ou tapis d’éveil, des jeux de formes, des trotteurs ou des petites voitures… L’enfant utilise ces objets uniquement pour leur fonction, à la recherche de l’effet direct qu’ils produisent. En pratique, il appuie sur les touches du tapis d’éveil pour obtenir un son ou une lumière, et par la répétition de cette expérience il comprend qu’une action produit une conséquence. De façon légèrement plus évoluée, il reconnaît une forme et s’amuse à l’encastrer dans le trou correspondant. Cette action réussie lui procure du plaisir et l’encourage à développer sa préhension et sa représentation des objets dans l’espace. Souvent, lorsque l’enfant se déplace à quatre pattes, il part à la découverte d’un nouveau monde, notamment en compagnie de ses petites voitures, qu’il fait rouler à ses côtés. De même, le trotteur l’aide à se lever, à marcher et donc à se déplacer, lui ouvrant de nouveaux horizons dans l’appartement et élargissant son univers. Ces jeux fonctionnels accompagnent ses premiers développements psychomoteurs et nourrissent sa curiosité en lui offrant l’accès à un monde toujours plus vaste.
Cette étape franchie, l’enfant s’oriente vers un autre type de jeu : « le faire semblant ». Il cherche à imiter les parents dans des activités quotidiennes : la dînette, la marchande, le docteur ou « jouer à la maman » en sont les principaux exemples. Ces jeux de mimétisme vont développer ses capacités d’abstraction et d’imagination. Le temps d’un jeu, l’enfant va quitter son monde infantile pour se familiariser avec l’univers des grands. Il va ainsi acquérir de façon ludique une certaine autonomisation. C’est aussi l’occasion pour lui de jouer avec certaines angoisses en les mettant en scène. L’arrivée d’un bébé peut être très angoissante pour une aînée qui craint de perdre sa place dans l’affection maternelle. En jouant à la maman avec sa poupée, elle va pouvoir mimer sa mère qui donne le biberon et change le bébé. La petite fille pourra même gronder avec délices sa poupée quand celle-ci fera des bêtises… En s’appropriant le rôle maternel, elle arrivera à dépasser sa peur d’être laissée pour compte.
Lorsque les compétences psychomotrices de l’enfant le lui permettent, il va découvrir et s’adonner aux jeux dits « symboliques ».
Symboliser, c’est la capacité psychique de remplacer un objet par un représentant, un symbole. Ainsi, la petite voiture symbolise l’automobile de papa, et les figurines, des êtres vivants, héros ou animaux. L’enfant ne fait plus semblant d’être un tigre, il joue avec un jouet qui ressemble à l’animal. Il prend une distance psychique avec les personnages et la scène. Cela lui permet de se décoller de la réalité pour la manipuler, jouer avec, et laisser libre cours à son imagination. Ces jeux sont d’une grande richesse pour le développement psychomoteur et affectif de l’enfant. Ils lui offrent la possibilité d’inventer toutes sortes d’histoires, de s’identifier à divers personnages et de se confronter ainsi, avec une distance de sécurité, à ses fantasmes, conflits psychiques et angoisses.
L’enfant va pouvoir être, tantôt un héros puissant, tantôt un animal cruel, ou encore s’inventer un petit frère, des amis, voire se créer un monde plus agréable. Selon les obstacles qu’il rencontre au cours de son existence, le jeu symbolique sera la possibilité de mettre en scène ses problématiques, de s’en amuser, et de leur donner une issue positive et rassurante. Par exemple, une grande sœur pourra maltraiter sans culpabilité un petit personnage « playmobil » symbolisant son cadet, et donc faire passer dans le jeu plutôt que dans la réalité son agressivité jalouse....
Une autre grande vertu des jeux est d’accompagner les enfants vers l’individuation, c’est-àdire la capacité à fonctionner seul, à s’occuper et à prendre du plaisir sans avoir besoin des parents. Et, dès le plus jeune âge, il est souhaitable que les enfants puissent s’amuser un peu seul. C’est là une belle manière de transformer l’absence du parent en un moment agréable, et de lutter contre les angoisses de séparation. Pour résumer, jouer est un vecteur qui permet à l’enfant de se développer, de dompter ses angoisses, d’enrichir sa créativité, de s’autonomiser, mais aussi de s’exprimer et de se mettre en relation avec les autres.