En psychologie, nous utilisons de nombreux modèles qui nous aident à conceptualiser une problématique ou une situation clinque afin de choisir plus aisément l'intervention que l'on va faire. Lors des thérapies comportementales et cognitives, "la conceptualisation du cas" est une étape importante avant de choisir son intervention thérapeutique.
Modèle : représentation simplifiée d’un processus, d’un système (Petit Robert). Ce que je vous propose ici n’est donc pas une vérité qui pourrait nourrir une représentation et une utilisation dogmatique mais une représentation qui peut nous servir d’outil de compréhension et de gestion de soi afin d’Être. Les vérités font souvent le lit des églises et on verra comment certaines églises ont pu avoir des effets indésirables sur notre façon d’Être.
Donc les modèles ne sont pas des vérités. Leur intérêt n’est pas là. L’intérêt d’un modèle est d’être un outil au service de l’homme, de la réflexion, de la compréhension et de la représentation. En physique et mathématique, les modèles se suivent pour remettre totalement en cause le précédent. Cela a été le cas en passant d’Euclide définissant les parallèles comme deux droites ne se touchant pas à l’infini, en passant par Newton jusqu’à Einstein avec la théorie de la relativité en disant que les parallèles pouvaient finalement se rejoindre à l’infini. Tous ces modèles possèdent une partie de la vérité sans finalement de contradiction. Ils ont comme seul intérêt d’être des outils de compréhension et de représentation pour résoudre d’autres problèmes. Aucun de ces modèles mathématiques ou physiques ne souffre de leur remise en cause par le suivant. En ce qui concerne les modèles sur la compréhension de l’être humain c’est autre chose. Certains modèles s’arc-boutent sur les dogmes à leur origine. Sans stigmatiser tel ou tel modèle, on peut se rendre compte que la plupart des modèles concernant l’humain ont des difficultés à s’adapter à l’évolution des connaissances et du contexte culturel.
Ce fait est du souvent à une mauvaise utilisation du modèle en faisant un élément excessif de réassurance et de stabilité alors qu’il ne devrait que rester un outil de compréhension au service de l’homme. En outre la mise en scène des symptômes psychiques dépend des représentations culturelles. Dans la compréhension d’un événement, il faudra tenir compte aussi des modèles culturels qui façonneront l’expression d’un problème. Nos modèles sur la compréhension de l'homme ont été longtemps des modèles religieux. En effet, avant le Siècle des Lumières et l’instauration d’une méthodologie, les modèles se construisaient à partir des sensations et des croyances de chacun pour être validés par l’expérience empirique de la communauté des personnes qui y adhèrent. La force du groupe a permis de construire des modèles extrêmement pertinents. Dans la bible, on retrouve plein de préceptes psychologiques que l’on retrouve dans les théories psychodynamiques.
D’ailleurs, un certain nombre de psychiatres et de psychologues ont parfois l’impression que leur rôle vient remplacer les prêtres d’autrefois. L'évolution de la science les a fait évoluer. Nos modèles actuels seront probablement revus et corrigés dans le futur. Restons flexibles et non dogmatiques face à nos représentations de l'être humain.