Les jeunes enfants peuvent-ils avoir des angoisses scolaires ? Dr. Larrar


Les jeunes enfants peuvent-ils avoir des angoisses scolaires ? Réponse dans cette vidéo.


Les jeunes enfants peuvent-ils avoir des angoisses scolaires ?
Les angoisses scolaires des petits existent, elles peuvent démarrer dès la maternelle.
Souvent les parents se posent la question quand l'enfant pleure, refuse d’aller à l'école… “est ce qu'on l'a embêté ?”, “est-ce que quelqu'un lui fait peur ?”... Il faut se poser ces questions, il ne faut pas hésiter à demander à la maîtresse.
En général ce qui est problématique pour les enfants pour aller à l'école ces deux choses :
- ce qu’il se passe à l'école en termes d'angoisse de performance
- ce qu’il peut se passer à la maison, c'est à dire que l'enfant peut refuser d'aller à l'école parce qu'il est inquiet de ce qu’il se passe à la maison.



Les angoisses scolaires peuvent être risibles pour vous mais pour eux elles sont graves !
J'ai en tête un petit en consultation qui ne voulait plus aller à l'école en moyenne section parce qu’il n'y arrivait plus. Finalement dans le secret du jeu et de la consultation, il m'a expliqué qu'on ne pouvait plus mettre le blouson comme on le fait en petite section (en le posant par terre avec la technique particulière des maternelles) et qu'il faudrait désormais vraiment savoir le mettre et le fermer seul pour que la maîtresse le considère comme grand…
Voilà la performance scolaire que ne pouvait pas effectuer cet enfant et qui le poussait à pleurer tous les matins pour ne pas aller à l'école…


Les enfants sont très observateurs, ils voient bien qui tient mieux le stylo, qui le tient mal et il y a de grandes différences très tôt sur le plan psychomoteur, sur le plan graphique, sur le plan des apprentissages… Les enfants n'ont pas la même maturité : il y a des enfants qui parlent vite, qui écrivent très bien très vite, qui vont être très fin dans leur graphisme… ceux qui vont être de brillants élèves ou des êtres particulièrement épanouis et d’autres plus lents, plus gauches… et cela ne veut pas dire qu’il sera forcément en difficulté scolaire.


Quel est le rôle des adultes pour dédramatiser les angoisses scolaires ?
L'enjeu pour les parents et pour les professionnels de l'éducation est de dédramatiser ces angoisses, d'amener l'enfant à surmonter ces obstacles donc à faire des progrès à sa vitesse à lui, en valorisant ce qu'il arrive à faire et en dédramatisant ce qu’il n'arrive pas à faire.
Ce n’est pas “on s'en fiche” c’est “c'est normal de rater”... oui OK la petite fille à côté elle dessine très bien mais ça ne m'intéresse pas; Ce qui m'intéresse c'est TOI et je ne fais pas la comparaison.
Moi, parent, ce que tu fais je trouve ça très bien et pour moi être un grand c'est essayer de faire un peu mieux, un peu tous les jours. Il faut donc valoriser le chemin, valoriser la progression.


Trop souvent les parents et les professeurs tentent de rassurer l'enfant en lui disant : “viens on va beaucoup beaucoup beaucoup s'entraîner comme ça à la fin tu vas y arriver et ça va te faire du bien et ça va te rassurer enfin”... Sauf que pour l'enfant c'est dur très longtemps ! Il finit parfois par y arriver mais ce qu'il en garde en vérité ce n'est pas qu'il a performé, ce qu'il en garde ce sont des moments de souffrance pour lui et qu’il a failli ne pas plaire à ses parents et les décevoir et que même souvent finalement il a bien senti que ce n'était pas si terrible ce qu'il avait fait. Donc en pensant qu'on va le rassurer en le faisant beaucoup travailler sa difficulté, en vérité on l’inquiète. Et un enfant, quand il s'inquiète, il se met en position de refus ou d'inhibition et devient de plus en plus réfractaire.



Comment dédramatiser les angoisses de performance des petits ?
On lui dit “on peut rater” en alliant la parole à l'acte ! Parce qu'on dit souvent aux enfants “tu peux rater mais on va continuer jusqu'à ce qu'il réussisse”. Comme je le disais précédemment cela va durer des heures, ils vont garder juste le souvenir de la souffrance.
Alors qu’en fait un peu de travail, cinq minutes régulièrement peuvent suffire ! “On s'est un peu entraînés, on a fait notre effort, on est un grand, c'est super : on a rempli le contrat !.’
On n'a pas réussi à bien faire les lettres, l’exercice ? Ce n'est pas grave, on arrête pour de vrai, on arrête sur un échec mais il ne va pas perdre confiance en lui. On arrête sur un échec et on dédramatise car en fait on arrête sur une victoire ! La victoire d'avoir essayé, la victoire d'avoir droit de tomber et de se relever demain et de se relever plus tard et de recommencer encore.


L'enjeu dans les petites classes ce n'est pas la performance de l'enfant c’est de dédramatiser l’échec pour ne pas que l'école devienne persécutante pour lui et qu'il cherche après à la fuir.


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